ASIE/INDONÉSIE
Faire face au COVID-19
La propagation rapide du virus a provoqué une multitude de difficultés dans la vie des petits pêcheurs
Dedi Supriadi Adhuri (dediadhuri@hotmail.com), chercheur, Centre de recherche sur la société et la culture, Institut indonésien des sciences
La pandémie qui a touché l’Indonésie au début du mois de mars 2020 a rapidement fait sentir ses effets sur les communautés de pêche, les ménages de pêcheurs, les femmes de la pêche. Des informations recueillies par des militantes dans 12 provinces, il ressort que le Covid-19 a donné un coup sérieux aux activités de ce secteur. Cela a commencé par une baisse évidente de la demande, suivie par une chute importante des prix, allant jusqu’à 50 %. Il arrivait parfois que personne n’achète de poisson. À vrai dire, rien n’incitait les pêcheurs àsortirenmer : il y avait trop de risque. En outre, comme ils tiraient sur leurs économies pour assurer la consommation quotidienne, il ne restait finalement plus assez de capital pour aller en mer.
Pour les femmes de la pêche, la vent
ASIE/INDONÉSIE
Faire face au COVID-19
La propagation rapide du virus a provoqué une multitude de difficultés dans la vie des petits pêcheurs
Dedi Supriadi Adhuri (dediadhuri@hotmail.com), chercheur, Centre de recherche sur la société et la culture, Institut indonésien des sciences
La pandémie qui a touché l’Indonésie au début du mois de mars 2020 a rapidement fait sentir ses effets sur les communautés de pêche, les ménages de pêcheurs, les femmes de la pêche. Des informations recueillies par des militantes dans 12 provinces, il ressort que le Covid-19 a donné un coup sérieux aux activités de ce secteur. Cela a commencé par une baisse évidente de la demande, suivie par une chute importante des prix, allant jusqu’à 50 %. Il arrivait parfois que personne n’achète de poisson. À vrai dire, rien n’incitait les pêcheurs àsortirenmer : il y avait trop de risque. En outre, comme ils tiraient sur leurs économies pour assurer la consommation quotidienne, il ne restait finalement plus assez de capital pour aller en mer.
Pour les femmes de la pêche, la vente de produits valorisés (croquettes de poisson, pâte de crevette…) via des boutiques de souvenirs pour touristes, par exemple, s’est vite arrêtée. Les restrictions strictes imposées par les autorités sur les voyages afin de freiner la diffusion du Covid-19 ont pratiquement bloqué entièrement le secteur du tourisme. L’Association des pêcheurs traditionnels d’Indonésie confirmait dans un rapport que les communautés de pêche de tout le pays étaient confrontées à ces difficultés.
La PersaudaraanPerempuanNelayanIndonesia/PPNI (Association des femmes de la pêcheindonésiennes) relevait que cesproblèmesfaisaientpeser un double fardeau sur lesépaules de sesmembres. Le Covid-19 avaitdonnéun coup d’arrêtaux activitésde pêche et tari en fait deux sources de revenus pour les ménages. Deuxièmement, c’étaittoujours aux femmes de garnir la table familiale. Àellesdoncde faire faceàtous les besoinsessentiels du ménage.
Pour tenter de répondre à ces problèmes, la PPNI a lancé des activités pour juguler la propagation du Convid-19 dans les communautés du littoral et aider les ménages les plus durement impactés. Soutenue par certaines ONG et des militants indépendants, elle s’est mise à distribuer des masques et de la nourriture. Fin mai, cela concernait 5 000 masques et 3 000 packs de denrées alimentaires (riz, huile de friture, sucre, nouilles instantanées). Cela a été bien utile pour les familles de pêcheurs. La nourriture a d’ailleurs été distribuée à la fin du jeune du Ramadan, marquée par la célébration de l’IdulFitri.
Au cours d’une autre campagne, la PPNI a distribué 300 packs de nourriture et 5 000 masques durant la deuxième semaine de juillet. Jusqu’à présent, compte tenu du volume de dons reçus, la distribution a été limitée aux communautés côtières des districts suivants : Demak, Jepara, Rembang et Kendal au Java central, et à Surabaya dans les provinces de Java occidental.
Le Covid-19 reste toujours une sérieuse menace dans le pays. La courbe des infections continue à monter. Pour des raisons économiques, le gouvernement a suspendu partiellement les restrictions sur les voyages, et certaines activités ont redémarré. Il semble cependant que la pandémie va continuer à menacer pendant un certain temps. Les gens ont toujours besoin d’être aidés pour pouvoir reprendre pied. Le gouvernement indonésien a introduit une nouvelle expression : la Nouvelle normalité. Cela veut dire que les Indonésiens devront apprendre à vivre avec cette menace du Covid-19.
La PPNI prévoit de continuer à soutenir les ménages de pêcheurs dans le besoin au cours de cette Nouvelle normalité. Dans ce contexte, en plus de collecter des fonds supplémentaires pour ses distributions de denrées alimentaires, elle s’attache à préparer les femmes de la pêche à affronter la Nouvelle normalité, en lançant notamment des initiatives visant à renforcer leur autonomisation sur un plus long terme, en les aidant à exploiter, par exemple, une petite pisciculture familiale avec des bassins en plastique étanche, des conteneurs en métal ou plastique.
La PPNI continue aussi à soutenir les petites entreprises de femmes en les mettant en relation avec des organismes de financement publics ou des programmes de formation. S’y ajoute un appui pour améliorer l’emballage de produits de la pêche valorisés par ces femmes.
Afin d’augmenter les débouchés, la PPNI essaie actuellement de développer un projet de commercialisation en ligne et d’encourager le recours à la plateforme Tokopedia. Pour ces initiatives, il faut des téléphones et un accès Internet. Il s’agit quand même de petits pas dans la bonne direction.
Des informationsrecueillies par des militantes dans 12 provinces, il ressort que le Covid-19 a donné un coup sérieux aux activités de cesecteur. Cela a commencé par unebaisseévidente de la demande, suivie par une chute importante des prix.
Le Covid-19 a donné un coup sérieux aux activités de cesecteur.