CDB / OCÉANS
Une plateforme importante
L’Initiative pour un océan durable de la CDB contribuera à améliorer la santé et la résilience de ces espaces à long terme
Cet article a été écrit par le Secrétariat de la CDB et Marjo Vierros (vierros@unu.edu), Université des Nations Unies
L’Initiative pour un Océan durable (IOD/SOI) est née en marge de la 10ème réunion de la Conférence des Parties (COP 10) à la Convention sur la diversité biologique (CDB) en 2010. Elle a pour but de construire des partenariats pour accroître les capacités en vue d’atteindre les Objectifs d’Aichi en matière de biodiversité marine et côtière.
La réunion du Partenariat mondial sur l’Initiative Océans durables s’est tenue les 3 et 4 octobre 2014 à Séoul, République de Corée. Elle était organisée par l’Institut maritime de Corée et le Secrétariat de la CDB, et accueillie et sponsorisée par le Ministère de l’Océan et des pêches de la République de Corée.
Avec la Réunion de haut niveau de l’Initiative pour un Océan Durable (IOD) qui a eu lieu le 16 octobre à Pyeongchang, République de Corée, dans le cadre d’une session parallèle du Segment de haut niveau de la COP 12, il y a eu une évolution importante de ce projet. Un plan...
CDB / OCÉANS
Une plateforme importante
L’Initiative pour un océan durable de la CDB contribuera à améliorer la santé et la résilience de ces espaces à long terme
Cet article a été écrit par le Secrétariat de la CDB et Marjo Vierros (vierros@unu.edu), Université des Nations Unies
L’Initiative pour un Océan durable (IOD/SOI) est née en marge de la 10ème réunion de la Conférence des Parties (COP 10) à la Convention sur la diversité biologique (CDB) en 2010. Elle a pour but de construire des partenariats pour accroître les capacités en vue d’atteindre les Objectifs d’Aichi en matière de biodiversité marine et côtière.
La réunion du Partenariat mondial sur l’Initiative Océans durables s’est tenue les 3 et 4 octobre 2014 à Séoul, République de Corée. Elle était organisée par l’Institut maritime de Corée et le Secrétariat de la CDB, et accueillie et sponsorisée par le Ministère de l’Océan et des pêches de la République de Corée.
Avec la Réunion de haut niveau de l’Initiative pour un Océan Durable (IOD) qui a eu lieu le 16 octobre à Pyeongchang, République de Corée, dans le cadre d’une session parallèle du Segment de haut niveau de la COP 12, il y a eu une évolution importante de ce projet. Un plan d’action a été défini pour concrétiser sa vision et réunir les soutiens politiques indispensables pour traiter les principales lacunes en matière de capacité et tendre ainsi vers les Objectifs d’Aichi.
Adoptés par la COP de la CDB en 2010, ceux-ci constituent un cadre d’action ambitieux visant à inverser la tendance mondiale en matière de perte de biodiversité, notamment dans l’environnement marin et côtier. Pour parvenir à ces fins, il est urgent d’améliorer les capacités des pays, d’améliorer la mise en œuvre sur le terrain.
L’IOD, dont le Secrétariat de la CDB assure la coordination, cherche à répondre à ce besoin en fournissant un cadre stratégique global, ce qui devrait donc permettre de progresser pour assurer la conservation et l’utilisation durable de la biodiversité marine et côtière. Cette initiative s’appuie sur les efforts, ressources et expériences en cours, de façon intégrée, holistique. Elle tient compte des leçons apprises, des connaissances acquises. Elle facilite la coordination entre secteurs et parties prenantes à divers niveaux afin de répondre aux priorités régionales et nationales pour l’amélioration des capacités.
L’atout majeur de l’OID est sa large palette de partenaires. Il y a là des organismes, des programmes, des projets mondiaux, régionaux ou locaux qui partagent sa vision et contribuent de diverses manières à sa mission.
Réunion du Partenariat mondial
Sa réunion du Partenariat mondial a rassemblé un certain nombre d’experts pour qu’ils partagent leurs points de vue sur les principaux besoins des différentes régions en matière d’amélioration des compétences, pour qu’ils élaborent un programme d’action, que l’OID réponde au mieux aux besoins via des activités bien ciblées.
Il y a été question des difficultés, des obstacles sur le chemin d’une gestion durable de la biodiversité marine, de ce qui manque dans diverses régions (accès aux données, compétences techniques pour leur utilisation à des fins de gestion, conseils et avis sur les outils et approches utiles pour une meilleure gestion), des efforts en cours à divers niveaux pour l’amélioration des capacités, des opportunités pour répondre à ces besoins en se basant sur des initiatives et ressources existantes via des partenariats, des échanges et des dialogues.
La réunion a commencé par une série d’exposés pour présenter la situation, puis il y a eu des discussions générales centrées sur les expériences et opportunités de diverses régions. Les participants ont dit qu’il importait de bien comprendre et apprécier le grand nombre de services écosystémiques générés par la biodiversité marine, de bien les faire ressortir pour montrer aux gens la valeur de la biodiversité. On a aussi souligné l’intérêt des services écosystémiques culturels et traditionnels, et aussi la nécessité d’impliquer les peuples autochtones et les communautés locales.
Les participants ont ensuite passé en revue les principaux éléments d’un plan d’action pour la concrétisation de l’Initiative pour un Océan durable sur la période 2015 à 2020. Les débats ont porté sur des thématiques diverses : amélioration de la coordination et des synergies au plan mondial, renforcement des capacités dans une approche régionale, facilitation de la mise en œuvre régionale et nationale, partage de l’information, apprentissage mutuel… Sur ces thèmes, les participants ont discuté des moyens pratiques pour bien cibler les activités de l’Initiative, pour s’appuyer sur les ressources existantes et les efforts de développement des compétences afin d’améliorer l’impact sur le terrain.
Les discussions sur le plan d’action ont insisté sur la nécessité de collaborer avec les initiatives existantes et de tirer avantage des réseaux en place. Il faudra créer des synergies au niveau mondial et régional pour prendre appui sur les réalisations et éviter une duplication inutile des efforts. Il faudra aussi renforcer et rapprocher les efforts régionaux, soutenir les mises en œuvre locales.
Le partage de l’information, notamment via des plateformes en ligne, était considéré comme un élément essentiel du processus d’amélioration des échanges et de suivi des progrès réalisés. La durabilité sur le long terme des efforts de renforcement des capacités de l’IOD a aussi fait l’objet d’un débat. Il a notamment été suggéré d’incorporer ces efforts dans les centres régionaux de formation, les universités et autres programmes d’enseignement supérieur.
À travers ces discussions, les participants ont finalisé le Plan d’action de l’IOD pour la période 2015-2020. Jusqu’en 2020 donc, il servira de feuille de route stratégique pour des activités centrées principalement sur les éléments suivants :
- Réunions du Partenariat mondial de l’OID,
- Ateliers régionaux et Programme d’échanges et de formation,
- Facilitation de la mise en œuvre sur le terrain via formations et échanges dans le cadre national,
- Établir des contacts avec les leaders locaux concernés – Forum de leaders locaux,
- Partage de l’information et coordination via Internet,
- Formation de formateurs par l’IOD.
La réunion de haut niveau de l’IOD a constitué un forum important pour sa centaine de participants : responsables politiques, représentants de haut niveau d’organisations internationales et régionales, d’universités et autres établissements scientifiques, de groupements de la société civile. Ils ont pu ainsi discuter des progrès réalisés, des difficultés rencontrées, des efforts à accomplir pour atteindre les Objectifs d’Aichi, de la façon de faire de l’IOD une plateforme qui contribue à faciliter la mise en œuvre, à consolider la ressource, à créer des synergies propices à la conservation et à l’utilisation durable de la biodiversité marine. La réunion a porté tout particulièrement sur la recherche d’engagements politiques et d’une coopération scientifique et technique afin d’accélérer les efforts entrepris actuellement par les pays pour parvenir aux objectifs fixés.
La réunion était présidée par le Ministère de l’océan et des pêches de la République de Corée, et a également été marquée par les déclarations d’un certain nombre de leaders mondiaux. Il y a eu une table ronde ministérielle à laquelle participaient ministres ou ministres adjoints des pays suivants : Brésil, Cambodge, Costa Rica, Union Européenne, Allemagne, Afrique du Sud. Le Plan d’action 2015-2020 de l’IOD a été présenté, et les participants de haut niveau ont fait état de leur engagement politique, certains pays annonçant des contributions financières ou en nature pour la réalisation de ce Plan d’action.
À travers les déclarations et discussions, les participants ont identifié les principaux problèmes qui font obstacle aux Objectifs d’Aichi : la vulnérabilité des populations côtières, la faiblesse des ressources disponibles dans bon nombre de pays et communautés, la pauvreté, le manque de moyens humains et financiers, l’insuffisance de la coordination et de la coopération entre agences, la fragilité écologique des îles et des zones côtières.
Les participants ont reconnu le bien-fondé de l’IOD, l’importance de son rôle en matière de renforcement des capacités ; et ils ont accueilli favorablement son Plan d’action 2015-2020 qui contribuera grandement à soutenir les efforts mondiaux, régionaux et nationaux en vue d’atteindre les Objectifs d’Aichi. Ils ont estimé que, grâce à la diversité de ses collaborateurs, l’OID agit à un moment opportun et dans une position favorable pour proposer des actions de renforcement des compétences de façon intégrée, holistique afin de répondre à des priorités régionales et nationales bien identifiées. Ils ont déclaré que l’IOD a un rôle particulier à jouer pour épauler les pays sur la voie des Objectifs d’Aichi.
L’IOD a fait du chemin depuis son lancement en 2010 ; elle a déjà proposé des occasions de formation qui ont réussi. Grâce à l’appui des partenaires actuels et à ceux qui vont venir, elle pourra devenir un dispositif important qui contribuera utilement à l’amélioration de la santé et de la résilience des océans sur le long terme.
Les Objectifs d’Aichi pour la biodiversité Biodiversité marine et côtière
Tous les Objectifs d’Aichi pour la biodiversité concernent d’une façon ou d’une autre la biodiversité marine et côtière. Mais les objectifs suivants sont particulièrement pertinents pour le travail de l’IOD :
Objectif 6 : D’ici à 2020, tous les stocks de poissons et d’invertébrés et plantes aquatiques sont gérés et récoltés d’une manière durable, légale et en appliquant des approches fondées sur les écosystèmes, de telle sorte que la surpêche soit évitée, que des plans et des mesures de récupération soient en place pour toutes les espèces épuisées, que les pêcheries n’aient pas d’impacts négatifs marqués sur les espèces menacées et les écosystèmes vulnérables, et que l’impact de la pêche sur les stocks, les espèces et les écosystèmes reste dans des limites écologiques sûres.
Objectif 10 : D’ici à 2015, les nombreuses pressions anthropiques exercées sur les récifs coralliens et les autres écosystèmes vulnérables marins et côtiers affectés par les changements climatiques ou l’acidification des océans sont réduites au minimum, afin de préserver leur intégrité et leur fonctionnement.
Objectif 11 : D’ici à 2020, au moins 17 % des zones terrestres et d’eaux intérieures et 10 % des zones marines et côtières, y compris les zones qui sont particulièrement importantes pour la diversité biologique et les services fournis par les écosystèmes, sont conservées au moyen de réseaux écologiquement représentatifs et bien reliés d’aires protégées gérées efficacement et équitablement et d’autres mesures de conservation efficaces par zone, et intégrées dans l’ensemble du paysage terrestre et marin.
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Pour plus d’information
www.cbd.int/doc/meetings/mar/soiom-2014-02/official/soiom-2014-02-actionplan-en.pdf
Plan d’action de l’IOD 2015-2020